mercredi 7 septembre 2011

Mohammedia : Il faut plus de volonté politique

Face aux conséquences incalculables du réchauffement planétaire sur l’environnement, le rôle des associations de défense de la nature s’avère crucial. Abdelghani El Ouali, ingénieur d’Etat paysagiste et président de l’Association marocaine de l’environnement et du développement (AMED) revient pour Le Soir échos sur les actions de son association à Mohammedia.

Malgré l’extension urbaine, quelque 200 hectares de l’Oued El Maleh ont pu résister pour constituer un espace naturel à grandes potentialités écologiques et écotouristiques.
Quel rôle joue votre association dans la lutte pour la protection de l’environnement dans la ville de Mohammedia ?
Nous sensibilisons surtout la population aux composantes de l’environnement car il est primordial de lui faire prendre conscience de l’importance de la protection des ressources naturelles au profit des générations futures. L’AMED milite aussi pour la défense du droit du citoyen de vivre dans un environnement sain.

Comment se passe le travail sur le terrain ?
La ville de Mohammedia est confrontée à de nombreux défis parmi lesquels on note la lutte contre la pollution et l’insalubrité des habitations. Pour faire face à cela, l’Association marocaine de l’environnement et du développement a participé à de nombreux travaux de recherche en partenariat avec les autorités et des ONG afin de trouver des solutions pouvant, de manière efficace, faire face à ces problèmes. Il y a également des séminaires et des journées d’étude et de formation que nous avons organisés au profit du public. Ces actions visent la sensibilisation à la protection du milieu naturel et du cadre de vie. Surtout quand on sait que les espaces verts de la ville de Mohammedia représentent 9.25% du périmètre urbain répartis en parcs et jardins, il est essentiel pour la population de savoir comment en prendre soin. Nous participons aussi au Festival des fleurs de Mohammedia qui offre un cadre idéal pour la mise en œuvre de nos programmes de sensibilisation. Ce festival constitue un tremplin de partenariats avec différents intervenants du monde écologique en vue de préserver l’environnement de la ville de Mohammedia de la dégradation.

La population locale est-elle réceptive à vos actions ?
Vous savez, ça ne vient pas du jour au lendemain car c’est un travail de longue haleine. Mais la population est en train de prendre conscience petit à petit des enjeux écologiques actuels.

En tant qu’ingénieur paysagiste, vous avez eu à réaliser des travaux sur la zone humide de Mohammedia. Quelles sont les conséquences du changement climatique sur ces zones ?
L’extension urbaine et les nombreux travaux d’aménagement de ces dernières années ont envahi la zone humide de l’Oued El Maleh. Cependant, malgré cela,quelque 200 hectares ont pu résister pour constituer un espace naturel à grandes potentialités écologiques et écotouristiques. Cette zone humide abrite des populations d’oiseaux migrateurs tels que la sarcelle marbrée, une espèce en voie de disparition, à cause des aléas climatiques dus au réchauffement planétaire. L’oued El Maleh fait partie des catégories de zones humides côtières menacées de disparition. Mais en dépit de cela, il existe néanmoins une faune et une flore remarquables avec des espèces de plantes rares notamment.

Selon vous, comment peut-on efficacement faire face à ces conséquences ?
Pour cela, il est important de mettre en valeur les centres d’éducation et d’information écologique dans la ville. Il faut aussi attirer l’attention de la population locale sur les différentes façons de protéger la nature en vue de la préservation de la biodiversité. Enfin, les autorités, tant au niveau local que national, doivent faire montre de volonté politique pour vraiment lutter contre la dégradation de l’environnement.◆

Des campagnes pour sensibiliser la population
La ville de Mohammedia est confrontée à de nombreux problèmes écologiques dont la pollution de l’environnement, la dégradation de sa zone humide et l’insalubrité. Pour pouvoir trouver une solution à ces problèmes qui représentent un obstacle au développement durable de cette ville côtière, l’Association marocaine de l’environnement et du développement (AMED) ,créée en 1991 et basée à Mohammedia, œuvre pour la protection de l’environnement à travers des campagnes de sensibilisation à destination de la population locale. De même, des journées de nettoyage de places publiques et d’autres actions écologiques sont fréquemment organisées par cette structure locale dans le but d’amener la population à prendre conscience des conséquences incalculables des changements climatiques sur l’environnement.

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Crée par Mostafa AKKOUCHI