Le classement général de la compétitivité économique fait la part belle aux villes de Casablanca, Mohammédia et Ouarzazate. Rabat, Tanger, El Jadida, Settat, Laâyoune et Essaouira, ont également leurs atouts.
Le palmarès des villes selon la compétitivité économique combine 5 critères : le poids économique (coefficient : 3), les infrastructures et accessibilité (3), les ressources humaines (2), la présence administrative (1) et l’attractivité foncière (1).
Et c’est sans surprise que Casablanca se hisse tout en haut de ce classement général. Avec ses 3 millions d’habitants, ses 700 000 touristes annuels, et son PIB qui représente 30% de la richesse nationale, la métropole possède sans conteste le poids économique le plus important du Maroc. De plus, ses infrastructures et son accessibilité (le plus aéroport marocain avec plus de 200 vols par jour, 7 lignes ferroviaires, 3 axes autoroutier) en font le cœur du développement économique marocain. Toutefois, en concentrant la majorité des demandes d’emplois et des logements, Casablanca doit logiquement faire face à un foncier rare et cher et des ressources humaines globalement insuffisantes. Ces dernières présentent tout de même un des meilleurs taux d’analphabétisme du Royaume (3e sur le plan national avec 21,4% de la population) et la plus grande proportion de la population ayant un diplôme d’enseignement supérieur (15,5%).
Rabat, dont les habitants sont dotés du pouvoir d’achat le plus élevé du Royaume, talonne Casablanca. S’appuyant sur des infrastructures solides : 1 aéroport international, 2 lignes ferroviaires et 3 axes autoroutiers, la capitale possède des ressources humaines de qualité : plus fort taux de réussite au baccalauréat (47,6%), plus faible taux d’analphabétisme (19%) ; ainsi qu’une plateforme industrielle intégrée (P2I) opérationnelle.
Tanger et Agadir arrivent en 3e et 4e position grâce à leur attractivité foncière et leurs promesses industrielles via la matérialisation des plateformes industrielles intégrées programmées (P2I). En effet, la ville du Détroit reste abordable avec un foncier industriel attractif compris entre 3 250 et 5 250 DH/m², et ce en dépit de son faible dynamisme économique.De plus, la présence d’une zone franche aide à son développement économique.
En queue de classement, Tétouan se caractérise par un poids économique relativement faible en comparaison avec les autres villes de sa catégorie : faible PIB (il ne pèse que 7% de celui de sa voisine Tanger) et un marché de consommation plus faible (400 000 habitants). Mais c’est par ses infrastructures (l’aéroport ne dessert aucune ville nationale, absence de voies ferrées) que Tétouan pêche. S’ajoute à cela l’absence de projet de P2I et le manque partiel de structure administrative : absence d’un tribunal de commerce, faible présence consulaire et partage d’un centre régional d’investissement (CRI) avec la ville de Tanger. Tétouan accuse un net retard économique sur ses concurrentes qui limite les opportunités d’investissement.
Dans la catégorie des villes moyennes, pas de surprise non plus. Dominant la majorité des classements, la ville de Mohammedia bénéficie du poids économique le plus élevé (plus de 20 entreprises de plus de 100 employés, 5e ville sur le plan national), d’infrastructures adaptées (1ère capacité de restauration, 2 lignes ferroviaires, un axe autoroutier), et des ressources humaines et naturelles les plus importantes de la catégorie. Mais, même si Mohammédia tire largement partie de sa proximité avec Casablanca et Rabat (deux aéroports internationaux à moins 90 km), ce voisinage engendre des manques importants sur le plan administratif (aucune institution administrative) et sur le prix moyen du m² foncier (compris entre 4 750 et 8 000 DH/m², le plus cher de sa catégorie). Ainsi, le développement de Mohammédia est directement lié à celui de ses voisines et donc limité : absence de projet P2I.
El Jadida et Settat la talonnent avec un développement économique tout aussi important mais combiné à un foncier bien plus accessible. La première s’appuie sur un tourisme important (1ère ville touristique de sa catégorie avec plus 41 800 touristes locaux et internationaux recensés), de bonnes infrastructures et accessibilité et un foncier intéressant (prix moyen du m² foncier compris entre 3 000 et 8 000 DH/m²).
Pour pallier le faible pouvoir d’achat de sa population (avec une dépense annuelle par ménage estimée à près de 9 000 dirhams) et une présence administrative limitée (à l’exception d’une Cour d’appel). De plus, il est à noter qu’El Jadida jouit de ressources humaines de qualité avec un taux d’analphabétisme faible (4e sur le plan national avec 21,7% de la population) et du plus fort taux de diplômés (14,5% de la population possédant un diplôme d’enseignement supérieur). De son côté, Settat surfe sur des performances économiques correctes avec un très bon PIB (5e du Royaume, représentant 4,38% du PIB marocain) et cela malgré une faible population (130 000 habitants) et un fort taux d’analphabétisme (29,5%).
Toujours dans le volet des villes moyennes, la ville de Laâyoune représente la bonne surprise de ce classement et cela malgré son manque en infrastructures et accessibilité (absence d’un axe autoroutier et d’une ligne ferroviaire). Il faut dire que la ville dispose d’un poids économique correct : bon pouvoir d’achat (dépense annuelle dépassent les 14 000 dirhams par ménage), nombre de touristes en forte augmentation (+21% avec 16 000 touristes par an). Laâyoune compte également sur une présence administrative large avec un Centre régional d’investissement (CRI), une Cour d’appel, une wilaya ; et une très bonne attractivité foncière : présence d’une zone franche et d’un projet P2I.
Enfin, dernières du classement, Larache et Guelmim, souffrent d’une activité industrielle et commerciale limitée.
Ouarzazate est élue ville la plus compétitive dans la catégorie des petites villes. En effet, la ville se caractérise par une présence administrative marquée : une Cour d’appel et une wilaya, et de très bonnes infrastructures hôtelières : avec plus de 7 000 lits, Ouarzazate représente la 6e capacité hôtelière nationale. Ses ressources humaines de qualité et son accueil permettent d’attirer plus de 300 000 touristes par an. Essaouira profite également de son rayonnement touristique mais son foncier reste relativement élevé.
Guercif, Boujdour et Fnideq clôturent ce classement : ces villes se caractérisent par un pouvoir d’achat des populations locales parmi les plus faibles du Maroc, une très mauvaise accessibilité et des infrastructures médiocres, ainsi que des ressources naturelles et humaines très faibles.
source : http://www.lavieeco.com
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